M. Yannick Monnet alerte Mme la ministre de la culture sur les conséquences des coupes budgétaires importantes envisagées par le Gouvernement dans le projet de loi de finances pour 2025, en direction du Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER).
L’annonce d’une baisse de 35 % du FSER est un coup dur pour toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la vie et aux acquis démocratiques des radios associatives.
Alors que le FSER constitue, en moyenne, 40 % des ressources des 750 radios associatives recensées en France, cette mesure pourrait mettre en danger 70 % à 80 % d’entre elles et 800 emplois seraient directement menacés.
Leur rôle décisif est pourtant reconnu pour la démocratie, dans la cohésion des territoires et dans la communication sociale de proximité. Donner une voix à celles et ceux qui en sont souvent privés, relayer le travail des acteurs et des élus locaux, faire résonner les initiatives citoyennes locales : ces enjeux essentiels supposent de garantir le pluralisme, la richesse et la diversité et le maillage du paysage radiophonique.
En particulier pour les territoires ruraux comme le département de l’Allier, on ne peut que constater la contradiction manifeste d’une telle annonce budgétaire avec les intentions affichées par Mme la ministre il y a quelques semaines, dans le cadre du « Printemps de la Ruralité » et du « Plan Culture et Ruralité ».
Ce plan proclamait ainsi que « les radios associatives de proximité jouent un rôle crucial pour la vitalité des territoires ruraux et le renforcement du lien social. Présentes pour trois quarts d’entre elles en milieu rural, elles sont au cœur des tissus associatifs locaux qu’elles participent à mettre en réseau et touchent de nombreux habitants par une programmation culturelle de proximité. Elles font face à des problématiques spécifiques par rapport aux radios en territoires urbains : fragilité des subventions des collectivités locales ; frais plus importants engendrés par la couverture d’un territoire plus étendu (…) ; marché publicitaire plus restreint ».
Ces constats aboutissaient à l’annonce de la « création d’un dispositif ciblé sur les radios situées dans les zones France ruralité revitalisation (FRR) et dans les territoires ultramarins, soit près de 220 radios. Cela prendra la forme d’un bonus à partir du fonds de soutien à l’expression radiophonique, représentant un gain moyen de l’ordre de 10 000 euros par radio, au service d’une animation culturelle locale de qualité souvent permise par l’engagement de bénévoles ».
Il lui demande si ces annonces sont toujours d’actualité, alors que les mesures du PLF 2025 semblent les contredire.