situation financière des centres sociaux

Situation financière des centres sociaux et espaces de vie sociale

0 Partager :
0
0
0

M. Yannick Monnet interroge Mme la ministre des solidarités et des familles sur la fragilisation extrême, dans le contexte actuel, du réseau de centres sociaux et espaces de vie sociale au plan national comme au plan local.

Ils sont aujourd’hui confrontés à un triple effet :

  • une augmentation importante de la demande en termes de lien social, d’animation locale et d’urgence sociale, a fortiori après la pandémie de la covid-19 et dans un contexte de précarisation accrue de la population ;
  • une augmentation de leurs charges, avec l’inflation de certains postes clés de dépenses (alimentation, énergie, transports, produits d’hygiène) et l’application des nouvelles dispositions des conventions collectives qui augmente significativement la masse salariale, parfois de 20% dans certaines structures ;
  • un financement des différents partenaires qui ne permet pas de faire face à cette situation, les collectivités (notamment) étant elles-mêmes confrontées à des difficultés budgétaires accrues.

Dans ce contexte, un certain nombre de structures pourraient être mises, à très court terme, en situation de cessation de paiement.

Certes, des annonces ont été faites au plan national concernant l’accompagnement financier des revalorisations salariales ou à travers la nouvelle convention d’objectifs et de gestion de la caisse nationale d’allocations familiales pour la période 2023-2027. Elles ne sont toutefois pas à la hauteur de la gravité de la situation.

Pourtant, le rôle irremplaçable des centres sociaux et espaces de vie sociale est unanimement reconnu, a fortiori en période de distension du lien social et de paupérisation de la population. C’est d’autant plus vrai en milieu rural, comme dans le département de l’Allier où ces structures (essentiellement à gestion associative) sont déterminantes dans l’attractivité et le dynamisme des territoires, et constituent un maillon essentiel pour faire vivre le lien social et les solidarités, dans la vie quotidienne des habitants. Elles représentent également un acteur économique de poids, vecteur d’emplois, et un relais décisif de l’action publique.

L’engagement de nombreux bénévoles est de surcroît un puissant levier, donnant à chaque euro investi dans les centres sociaux et espaces de vie sociale une efficacité décuplée au service de la population.

Il sera nécessaire d’engager, à moyen terme, une réflexion approfondie sur le modèle économique de ces structures, en lien avec les pouvoirs publics et l’ensemble des acteurs de la cohésion sociale. Mais dans l’immédiat, c’est à l’urgence de la situation qu’il faut s’atteler, en débloquant très rapidement un fonds national de soutien aux centres sociaux et espaces de vie sociale, dont l’enveloppe minimale est évaluée, par les acteurs du secteur, à 65 millions d’euros.

Il lui demande si elle compte mettre en place ce fonds national d’urgence afin de permettre à ces structures de passer le cap de cette année, de ne pas les mettre en péril au moment où on en a le plus besoin, et de maintenir un niveau de service rendu à la population à la hauteur des valeurs de dignité, de justice et de solidarité qu’elles font vivre au quotidien dans les territoires.