manifestation agricole à Moulins

Les agriculteurs Bourbonnais doivent pouvoir vivre de leur travail !

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Communiqué du Député Yannick MONNET : 

 

 Après la mobilisation historique de jeudi dernier dans l’Allier, les agriculteurs bourbonnais poursuivent leur mouvement en différents endroits du département.

Je soutiens pleinement leur volonté de prix rémunérateurs et respectueux du travail paysan, leur refus de la concurrence déloyale imposée par les traités de libre-échange, et leur exigence de voir leur métier respecté et considéré à sa juste valeur.

C’est d’autant plus vrai dans l’Allier où nos exploitations agricoles ne sauraient être comparées aux « fermes-usines » souvent décriées, ni mises sur le même plan que celles d’Amérique du Sud ou de Nouvelle Zélande !

Parmi les premières mesures annoncées par Gabriel ATTAL, certaines sont les bienvenues, parmi lesquelles le maintien de la détaxe sur le Gazole Non Routier, que j’avais défendu dans les débats à l’Assemblée Nationale sur le Projet de Loi de Finances, avant qu’il soit imposé par le 49.3.

Mais le cœur des difficultés du monde agricole va bien au-delà : il est d’ordre structurel.

Pour que le travail agricole soit payé à sa juste valeur, il faut une politique d’intervention publique sur les prix et sur les volumes : cela demande d’extraire la formation des prix des mécanismes de marché qui étranglent les producteurs aujourd’hui pris en étau par l’agrofourniture, l’industrie agroalimentaire et la grande distribution.

Pour cela, il faut instaurer des prix planchers couvrant au minimum les coûts de production ; il faut encadrer les marges sur l’ensemble de la chaîne de valeur ; il faut étendre et renforcer les moyens et les outils d’intervention, de contrôle et de sanction pour ne pas se limiter au seul rôle de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires.

Plus largement, notre pays est confronté à un véritable défi pour assurer sa souveraineté alimentaire : nous perdons 20% de nos agriculteurs tous les 10 ans, et 45% d’entre eux seront en âge de prendre leur retraite d’ici 2030 ! Dans l’Allier, nous perdons 100 exploitations par an et la décapitalisation du cheptel bovin se poursuit… alors qu’on importe 25% de la viande bovine consommée dans notre pays !

C’est donc la capacité à nourrir demain les Français et les Européens qui est aujourd’hui en jeu.

Il y a urgence à protéger nos agriculteurs des produits d’importation, en stoppant les négociations en cours pour les traités de libre-échange (notamment avec le Mercosur) en faveur d’accords réciproques de coopération internationale, et en réorientant les soutiens de la PAC en faveur des fermes à taille humaine, sur des volumes plafonnés et par actif agricole.

Ce sont tous ces sujets, décisifs pour l’avenir de notre pays, qui sont aujourd’hui sur la table. Le gouvernement, au lieu de s’arc-bouter sur un logiciel libéral et sur des recettes du passé, doit faire preuve d’audace, entendre les revendications du monde agricole et répondre à ces enjeux fondamentaux.