Vous étiez plusieurs centaines à avoir répondu à mon invitation et celle de mon suppléant Jean-Paul DUFREGNE, pour mes voeux à la population pour 2025 à l’espace Villars à Moulins.
Merci à vous !
Le discours que j’ai prononcé :
Monsieur le Préfet / Secrétaire général / sous préfet de Vichy / Directrice de cabinet de M le Préfet,
Mesdames et Messieurs les Directeurs des services déconcentrés de l’État,
Monsieur le délégué Militaire de l’Allier,
Monsieur le colonel du groupement de gendarmerie de l’Allier,
Madame la Présidente du tribunal,
Messieurs les Directeurs des Hôpitaux de Bourbon et de Moulins/Yzeure et son secrétaire général,
Monsieur le Directeur de la Banque de France,
Monsieur le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Allier,
Mesdames et Messieurs les élus, avec un salut particulier à nos maires ruraux pour qui je cultive une véritable admiration pour leur engagement au quotidien, au plus près de nos concitoyens, avec abnégation, bénévolement et sans autres intérêt que celui de leur commune, au prix du sacrifice de leur propre vie familiale et parfois professionnelle,
Mesdames et Messieurs les Présidents des syndicats viticoles et agricole,
Mesdames et Messieurs les Présidents d’associations sans qui notre société n’aurait pas le même visage, celui de la solidarité active,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis.
Deux préalables à mon propos : d’une part, je ne pourrais pas aborder tous les sujets qui m’anime dans cette fonction de député et d’autre part, je compte bien ne pas être trop long pour pouvoir échanger avec vous après.
D’ailleurs, je sais que parmi vous, nombreux sont celles et ceux qui, malgré tout l’intérêt porté aux quelques mots qui vont suivre, organisent déjà leur stratégie pour assaillir efficacement le buffet ; Buffet qui devrait arriver…d’ici deux bonnes heures !!!! On est à Moulins, on a des traditions !
Plus sérieusement, je voudrais vous remercier très chaleureusement de votre présence. Laissez-vous m’accompagner quelques instants dans diverses réflexions, pensées voire divagations pour engager cette année 2025.
Vous l’avez vécu, 2024 a été très particulière ! Elle fait partie de ces années où on a le sentiment d’avoir vécu plusieurs vies, plusieurs décennies en seulement 365 jours.
2024 a vu se mêler le fantasque et le prévisible, à l’image du Président de la République jouant avec nos institutions après la décision d’une dissolution de l’Assemblée nationale et constatant ensuite que les votent exprimés aux élections européennes se retrouvaient inexorablement dans le premier tour des élections législatives. Franchement, à quoi a servi cette dissolution si ce n’est à créer davantage de trouble et de désordre ?
2024, c’est encore la démonstration tragique que le dérèglement climatique conduit à des catastrophes à répétition et dans tous les coins du monde. L’occasion pour moi de saluer les associations moulinoises de nos frères mahorais qui organisent avec beaucoup d’énergie la solidarité nécessaire avec Mayotte.
2024, c’est le merveilleux et l’horrible avec cette parenthèse olympique et paralympique qui a promu et érigé comme vertu universel la fraternité entre les peuples alors que les guerres défigurent notre humanité et laissent en jachère l’espérance d’une vie pacifiée.
Je ne pourrai pas revenir sur l’ensemble des évènements qui ont marqué cette année 2024 et vous les connaissez comme moi. Ce sont surtout les conséquences de ces années passées qui me préoccupent :
- 71% de la population mondiale vit dans une autocratie selon l’institut suédois Varieties of Democracy. C’était 48% il y a 10 ans.
- 1 humain sur 8 a été exposé à un conflit militaire l’an dernier et 240000 enfants ont vécu sous les bombes selon l’UNICEF.
Oui, la paix est bien l’enjeu premier des années à venir et c’est ce que j’ai voulu exprimer sur ma carte de vœux, avec la belle représentation de Jaurès faite par un artiste bourbonnais que je remercie, Vincent Allier.
Et la paix ne pourra advenir sans une réelle mobilisation pour la justice sociale. C’est pourquoi nous ne pouvons pas accepter que 10 millions de personnes vivent, ou meurent, sous le seuil de pauvreté en France.
Aujourd’hui, nous sommes au cœur du débat budgétaire pour notre Pays et parfois, je me dis que la raison nous a quittés. Oui, nous avons une dette importante, oui notre déficit est inquiétant. Mais ne serait-il pas le bon moment pour s’attaquer au sujet crucial, que dis-je, vital de la juste répartition des richesses ? Je rappelle qu’en France les 10% les plus riches détiennent plus de la moitié des richesses nationales quand les 50% les plus pauvres se partagent moins de 10% du gâteaux.
Une meilleure répartition des richesses permettrait de résorber notre dette, d’enrayer cette logique de déficit et de répondre aux besoins sociaux de toutes et tous.
Effectivement, ceux qui ne veulent pas trop que ça change brandissent immédiatement l’argument d’autorité : on est un des pays d’Europe qui a le plus de prélèvement ! Certes, mais regardons les dépenses que les autres pays d’Europe n’ont pas. Je ne vais en prendre que 2 : la Sécurité sociale avec un budget de 661 milliards d’euros. Une autre dépense est rarement citée, c’est celle de la dissuasion nucléaire qui coûte, écoutez bien, 18 millions d’euros par jour. Voilà pourquoi cet argument du taux de prélèvement n’est qu’un leurre pour nous dire en fait, ne changeons rien.
Si je fais cette incursion sur les inégalités et la répartition des richesses dans notre pays, c’est qu’elles devraient être au cœur de nos débats budgétaires. On parle beaucoup de la colonne dépenses à juste titre, mais nous devrions regarder aussi celle d’à côté, celle des recettes. C’est une des conditions pour pouvoir se souhaiter une année 2025 faite de solidarité et de justice sociale.
Et je rajouterai d’apaisement…. Et c’est là où je vous parle de Motion de censure. De toute façon, comme se sont mes vœux, je vous parle de ce que je veux et vu le buffet, je vous conseille d’attendre !
Comme vous le savez, je n’ai pas voté la Motion de censure déposée contre le gouvernement BAYROU, à l’issue de sa Déclaration de Politique Générale.
Cette décision a pu surprendre, et je le comprends. Un certain nombre d’entre vous m’en ont parlé, et il me semble utile de revenir sur les raisons qui m’ont conduit à ce choix.
Dans les nombreux messages que j’ai reçus, les avis sont partagés : certains me reprochent de ne pas avoir voté cette Motion de censure, et d’autres me félicitent de ne pas l’avoir fait. C’est l’illustration d’une situation politique rendue très compliquée par les choix effectués par le Président de la République ces derniers mois, conduisant le pays dans une impasse où il n’y aurait, finalement, pas de “bonne solution”.
Si j’ai au final renoncé à voter cette motion de censure, ce n’est en aucun cas par naïveté envers le gouvernement BAYROU, et encore moins pour lui afficher un quelconque soutien. D’ailleurs, sa déclaration de politique générale était bien loin des attentes et des propositions que nous avons formulées à plusieurs reprises, dans un esprit de dialogue exigeant qui caractérise la démarche constructive et offensive des députés de mon groupe ; groupe de la gauche démocrate et républicaine qui a comme principe fondateur la liberté absolue de vote de ses membres.
Et je pense que notre pays a besoin d’avancer, et que l’Assemblée Nationale a besoin de travailler ! Il est grave, à mon sens, que la France ne dispose, à cette heure, toujours pas de Budget. Cette situation abîme le pays et, par conséquent, la situation des plus fragiles.
Aujourd’hui, le pays est à l’arrêt : des recrutements ne sont pas faits, des marchés ne sont pas passés… c’est une situation très préoccupante qu’il ne faut pas sous-estimer !
Une nouvelle censure du gouvernement aurait prolongé cette situation pendant de longues semaines, sans garantie d’ailleurs qu’un 3ème Premier Ministre connaisse davantage de succès, devant l’obstination du Président de la République à ne pas reconnaître le résultat des urnes de juin dernier, celui qui a clairement rejeté ses choix politiques depuis 2017.
C’est justement parce que je pense que nous ne pouvons pas nous hisser au même niveau d’irresponsabilité que le Président de la République que j’ai décidé, au final, de ne pas voter cette motion de censure.
Aujourd’hui, une paralysie totale de nos Institutions reposant sur des stratégies de conflictualisation permanente et de blocage de l’Assemblée Nationale, en plus d’être massivement rejetées par l’opinion publique, surtout dans nos territoires, profitent avant tout à l’extrême-droite, dont je refuse la perspective de l’avènement au pouvoir.
Ce faisant, je comprends toutes les raisons invoquées par celles et ceux qui ont fait le choix de voter la censure.
Mais ayons l’humilité de reconnaître que, dans cette situation, personne ne détient la vérité révélée, ni la solution miracle.
D’ailleurs, nous sommes, en tant que parlementaires, souvent dans le doute face à des situations complexes mais toujours obsédés par la volonté de faire ce qui nous semble « le plus juste ».
D’ailleurs, très prochainement la question va se reposer : doit-on avoir un pays sans budget ou avec un mauvais budget ?
Dans un monde où l’extrême droite s’organise de toute part et prend le pouvoir comme avec Trump aux Etats-Unis, peut-on se permettre une déstabilisation constante de nos institutions, des crises politiques à répétition même si les Gouvernements qui se succèdent n’offrent pas de perspectives sérieuses à nos yeux ?
Nous l’avons vu lors des précédentes élections législatives, dans cette circonscription comme dans tant d’autres, nos concitoyens sont prêts à franchir le pas de l’obscurantisme.
De la colère ? Certainement ; de la peur ? Sans doute ; une progression des idées racistes ? Je le pense ; une information de l’émotion et du sensationnel où tout le monde peut dire n’importe quoi, le mensonge devenant donc un point de vue ? A coup sûr. Bref, je ne crois pas que l’on traite le désordre par plus de désordre, l’instabilité par plus d’instabilité.
Néanmoins, la dernière question qui se pose est : jusqu’où peut-on accepter ce qui nous semble inacceptable ?
Et tous cas, contrairement à ce que certains pensent et disent, nous travaillons beaucoup à l’Assemblée nationale même si les textes qui en ressortent ne sont pas toujours bons. Mais quand ça arrive, il faut s’en réjouir et s’en féliciter. Surtout quand on en a été le rapporteur.
Et c’est le cas avec la proposition de loi que nous venons d’adopter, en dernière lecture, et qui vise à améliorer la prise en charge des soins et dispositifs spécifiques au traitement du cancer du sein par l’assurance maladie.
À l’origine, cette proposition de loi résulte d’une promesse faite, avec mon ancien collègue et ami Fabien Roussel, à des femmes qui nous ont interpellés l’un et l’autre sur la situation terrible qui était la leur, ajoutant à la détresse de la maladie, l’angoisse financière et les difficultés pour se soigner.
Nous leur avons promis d’agir, de porter ce sujet à l’ordre du jour de nos travaux, et tenté d’agir contre ce que on nous a confié une malade, que « se soigner, ou se nourrir, il faut choisir ».
Pour rappel, on estime à 700 000 le nombre de femmes qui vivent avec un cancer du sein traité ou actif alors que la maladie est diagnostiquée à 60 000 femmes de plus chaque année. C’est le cancer le plus fréquent et le plus meurtrier pour les femmes puisqu’il tue chaque année plus de 12 000 d’entre elles.
Avec ce texte, ce sont des avancées très concrètes avec de nouvelles prises en charges :
- Le tatouage de la plaque aréolo-mamelonnaire
- Le renouvellement des prothèses mammaires
- Les sous-vêtements adaptés au port des prothèses amovibles
- L’Instauration d’un forfait dédié au financement des produits prescrits tels que gels, crèmes ou vernis adaptés
- L’extension du dispositif existant du « forfait global de soins post-traitement » aux patients en traitement qui intègre des soins psychologiques, des séances de nutrition ou des séances d’activité physique adaptée.
- Le plafonnement négocié entre l’assurance maladie et les médecins des dépassements d’honoraires des médecins qui pratiquent une reconstruction mammaire après mastectomie
Sans l’investissement décisif de l’Espace Accanthe avec Véronique Miallier ou du réseau des Kiné du sein avec Cécile Kahn-Mangotte, ce texte ne serait pas ce qu’il est même s’il reste encore beaucoup d’injustices à régler. D’ailleurs….
C’est également cette mission d’information de près d’un an pour évaluer les politiques publiques en matière d’accès à la culture pour les personnes en situation de handicap. Avec ma collègue Sophie METTE, députée MODEM de Gironde, nous avons formulé 23 propositions afin de remédier aux ruptures d’accessibilité, de favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap dans la création culturelle, les contenus disponibles ou développer des outils comme le Facile à Lire et à Comprendre. Et nous avons engagé ces mises en œuvre avec une première réunion de travail, mardi, avec la Ministre en charge du handicap.
Mais ce sont également des propositions de loi, comme celle sur le financement des hôpitaux et EHPAD.
Pour ce qui est de mes engagements en circonscription, ils ont été décuplés depuis juillet dernier. Avec Jean-Paul et toute l’équipe, nous redoublons nos efforts pour accueillir et recueillir toutes les sollicitations des habitants de la circonscription. La permanence ne désemplit pas.
Tous les grands sujets qui animent notre territoire seront toujours à l’ordre du jour : je pense à la prochaine carte scolaire, le doublement de la RN7 ou la ligne de train. Paris-Clermont. D’ailleurs, avec les parlementaires jouxtant cette ligne, nous organisons une importante mobilisation avec des auditions pour porter des propositions. Le mépris n’a que trop duré.
J’ai également engagé, depuis ce mois de janvier, un tour des 126 communes de ma circonscription à la rencontre des habitants. La première c’est tenue à Coulanges la semaine dernière. Je vais prendre le temps de l’échange et de la rencontre. Tous les sujets peuvent être abordés, toutes les questions peuvent être posées.
Cette disponibilité et ces engagements, je vous les dois, nous vous les dévons.
Avant de vous libérer en vous donnant ma citation préférée que j’ai trouvée sur internet il y a à peine 2H, je voudrais vous dire une des choses les plus essentielles de mon propos :
- Pompes aux Grattons : Bœuf C (Bessay)
- Fringance + Mousseux Blanc rouges + blanc et rosé : Union des Vignerons
- Fromage : Gaec Petit Franchesse
- Pâté à la viande : Boucherie charcuterie véniat
- Jus de pommes : Grand Franchesse et le verger de Camille
- Pizzas : Trattoria Meillers
- Tartes aux fruits et baguettes : Fournil Moulins
- Charcuterie : Berger à Neuilly le réal
- Petits fours : Esat Saint Hilaire
- La musique : Toto
Voilà, que des réjouissances parce que comme disait l’autre, la nourriture la meilleure est celle qui contient le plus de calories !
Pour finir, je voudrais remercier toutes celles et ceux qui me permettent d’exercer ce mandat, les militants de l’ombre, mes camarades des sections du Parti communiste qui vont vous servir dans quelques secondes, celles et ceux qui distribuent mon journal, arrange les salles ou relaient l’ensemble de mon travail.
Vous savez, en France, nos institutions politiques méritent le respect, du local au national. Pour ce qui est de l’Assemblée nationale, beaucoup la critique en ne regardant que ce qui peut faire polémique. C’est plus facile, plus confortable intellectuellement mais tellement loin de la réalité. Certains préfèrent trouver des coupables plutôt que de faire émerger des solutions.
Chaque semaine, quand je monte à Paris, je vois, j’échange et je travaille avec des élus qui s’engagent, ne comptent pas leur temps et agissent concrètement. Quand je redescends en circo chaque semaine, je vois, j’échange et je travaille avec des élus qui s’engagent, ne comptent pas leur temps et agissent concrètement.
Dans la situation de notre pays et le monde qui l’entoure, on n’a pas besoin d’attiser les ressentiments ou d’exciter les rancœurs. Je pense qu’on a besoin faire davantage société, dans l’indulgence et la tolérance, en portant des convictions avec un peu d’humilité.
C’est ce à quoi nous travaillons, au quotidien !
Je vous souhaite à vous, vos proches et tous ceux qui vous sont proches, une excellente année 2025 et qu’elle soit à la hauteur de vos espérance.
Je vous remercie.